vendredi 9 mars 2012

La France, cimetière des artistes singuliers.


La Louve, la Loba, Gardienne de l'Ame des Femmes Sauvages
ciment et matériaux divers


Pauvre Louve, qui croupit dans une cave de Dordogne en attendant que je vienne la chercher.  Invendable car trop lourde, et trop chère: trop chère pour ceux qui aimeraient l'acheter, pas assez pour les fossoyeurs de l'art.

Et encore je dois m'estimer heureuse d'avoir une amie bienveillante qui a pu l'héberger chez elle.

AVIS A LA MACHINE A BROYER LES REVES

En raison des mille et une tracasseries administratives et financières engendrées par mon activité, j' ai décidé un jour d'arrêter les stages de sculpture, jusqu' à ce que je trouve une solution, s'il en existe une, mais je n'en vois pas. Quand ce qui n'était que bonheur et passion devient soucis et nuits blanches, il faut changer de cap.

URSSAF, RAM, CIPAV, autant de mots doux absolument incompatibles avec ma planète Gagavir et qui m'ont pourri la vie.

La Reine Gougoupe I, que j'ai réduite en bouillie à grands coups de marteaux le 28 août 2010 en déménageant mon ex-atelier, a fini ses jours au fond d'un container de la déchetterie de Cénac,  geste symbolique d'un rêve anéanti. 

La Reine Gougoupe II vit toujours, trop sage et trop modeste, les yeux éternellement  fermés, tournés vers la lumière intérieure qui la guide. 

Mais prends garde, Machine à broyer les Rêves ! Car la Reine Gougoupe III va bientôt débarquer sur la planète Terre, bardée de cuivre et de ferraille, pour venger sa mère et sa grand-mère !

Noizette

p.s: mais je ne sais pas encore la date du débarquement de la Reine, n' ayant toujours pas de maison -donc pas d'atelier- pour l'accueillir.



"Tant de temps à attendre et à chercher dans le noir"
Boris VIAN



dimanche 19 février 2012






Amandine sur le chemin de Compostelle - terre cuite patinée  - 35 cm
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jeudi 2 février 2012

mardi 24 janvier 2012

News de la Planète Gagavir

Tribune de Gagavir - édition du mardi 24 janvier 2012



Pour lutter contre la déprime qui le guette, Jojo l'hippo "Fuck off" essaie d' installer correctement sa nouvelle home, bien qu'elle n'ait rien de sweet.


Heureusement son nouveau pote, Gégé, qu'il a rencontré hier devant les poubelles débordantes de trésors de la Résidence "Les Trouducs" - essentiellement   infestée de  vieux richards aux estomacs délicats que la moindre date de péremption fait frémir d'angoisse -  lui a déniché une bonne bouteille de Médoc, qu'ils se siffleront ce soir en jouant du djembé devant un bon feu de camp sous le ciel étoilé, tout en se régalant de cuisses de poulets à peine faisandées rôties à la braise et accompagnées de pommes de terre sans crème fraîche, le choix étant beaucoup plus limité chez Poubelle que chez Miniprix.


Article by Noizette

samedi 21 janvier 2012

News de la Planète Gagavir

Tribune de Gagavir - édition du samedi 21 janvier 2012

Depuis qu'ils ont du fuir leur douce planète pulvérisée par un météorite (voir
l' article du vendredi 6  janvier dernier), les rescapés de Gagavir en bavent.


Les plus fragiles ont trouvé refuge chez des terriens au grand coeur, les plus coriaces et les plus indépendants, soucieux de préserver leur liberté,  ont préféré s'aménager de solides cartons qu'ils ont décorés aux couleurs de Gagavir.

Car pour un Gagavirien, rien n'est plus affreux qu'une vie sans couleurs.

C'est à la Madrague (pas celle de Saint-Tropez, celle de Saint-Cyr/les Lecques), bien abritée du vent et bien planquée derrière un rocher, que vous trouverez la nouvelle maison de Fuck off, le dernier-né  des hippos-jojos.



Mais, gaffe ! Jojo-l'hippo nommé Fuck off est  de très très mauvais poil alors faites pas le chier !


Article by Noizette

mercredi 18 janvier 2012

Amandine et son chien Titou sur le chemin de Compostelle

   

Terre cuite, hauteur 23 cm




Amandine sur le chemin de Compostelle, quelques années plus tard.....
Terre cuite - 35 cm


vendredi 6 janvier 2012

News de la Planète Gagavir

Tribune de Gagavir - édition du vendredi 6 janvier 2012

Bonjour, mes amis de Gagavir.

Vous savez, ou vous ne savez pas, que notre paisible et douce planète a été désintégrée courant 2011 par un météorite téléguidé en provenance de la Terre. Je vous rassure, ses habitants -disséminées un peu partout en France - sont sains et saufs; la reine Gougoupe a trouvé asile chez des clochards bienveillants, et troqué son palais contre un carton.

Peu à peu, les Gagaviriens éparpillés se retrouvent, se regroupent, se réconfortent, redressent la tête et reprennent des forces.

Les hippos-jojos, qui ont vainement tenté d'apprendre le sourire à ces cons de terriens, ont décidé de prendre les armes. Ils ont rejoint les Indignés.

Le dernier-né des hippos-jojos  est encore en gestation, et verra bientôt le jour. Son nom est déjà choisi: il s'appellera  FUCK OFF.


Article by Noizette

mardi 3 janvier 2012

Artistes besogneux

On me demande souvent pourquoi je n'organise plus de stages. Alors voilà la réponse:

Ce matin, j'ai reçu une lettre recommandée de la CIPAV - caisse de retraite des professions libérales-  me réclamant la somme de 348 €, et me menaçant, faute de règlement sous 30 jours, de recouvrement par voie d'huissier. Je revenais justement de la poste, où je m'étais rendue pour expédier un chèque de 125 € à cette même caisse,concernant une autre période comptable.

Certes, ces sommes n'ont rien de colossal. Néanmoins les payer me fait vomir. Car ce qui est colossal, c'est l'injustice qui règne dans le monde artistique. 

Savez-vous pourquoi je me suis retrouvée affiliée à la caisse des professions libérales? tout simplement parce que j'ai eu un jour le malheur de déclarer à la Maison des Artistes les maigres bénéfices provenant des stages que j'organisais alors dans mon atelier. En effet, un artiste n'a pas le droit de gagner plus d'argent en faisant des stages qu'en vendant ses oeuvres. Ainsi est faite la loi. Il n'est plus alors considéré comme un "pur et dur", mais comme un "formateur", pouark la honte !!!!

Je ne vais pas m'étaler, mais aller directement à la conclusion: j'ai donc cessé mon activité "honteuse" de "formatrice" et je n'organise plus de stages. Pourquoi continuer une activité si peu lucrative, dont les bénéfices ridicules sont aussitôt reversés à une caisse de retraite impitoyable, activité qui néanmoins  nécessite d'avoir un atelier correct, un équipement adéquat, des stocks de fournitures coûteuses -pierre, argile, grillage, limes, ciseaux, rifloirs, colle, etc, sans parler de la comptabilité cauchemardesque ! 

Je sais que le monde actuel n'en a plus rien à foutre des artistes besogneux. Le monde a bien d'autres chats à fouetter. Pourtant ces mêmes artistes besogneux il y a bien longtemps ont décoré les grottes de Lascaux, qui aujourd'hui  remplissent les caisses du Périgord, Terre de l'Homme et du Foie Gras. Certains d'entre eux, ayant vécu dans la misère et le mépris, engraissent maintenant des générations d'héritiers. J'essaie de calmer ma colère en me disant que j'ai encore de la chance, dans ce monde de merde, d'être bien nourrie, au chaud, à l'abri, et en bonne santé. Mais vous ne m'empêcherez pas d'avoir la haine. Laissez-moi au moins ça,  puisque je n'ai plus ni atelier, ni stagiaires, ni certitudes. Et bientôt, si le poison du découragement continue à s'infiltrer sournoisement dans mon âme, je n'aurai même plus l'envie de poursuivre la mission qui m'a été assignée par la Mère Nature: accoucher de mes rêves. 

Un galeriste cynique a dit un jour: "un bon artiste est un artiste mort".

Bonne année quand même.